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agriculture environnement transition écologique résilience équilibre bien-être ne peuvent être séparés

Moulins à Saint Christophe sur Roc dans les Deux Sèvres.

Extrait du plan cadastral de 1835

Extrait du plan cadastral de 1835

   En 1809, le Grand Moulin à eau (2 roues) fabriquait 400 kg de farine par jour mais  fonctionnait, la plupart du temps, seulement 6 mois par an, quand il y avait suffisamment d'eau. Le Grand Moulin à vent, qui a complètement disparu, produisait 200 kg de farine par jour.

 

 Moulins  à    Saint Christophe sur Roc dans les Deux Sèvres. Moulins  à    Saint Christophe sur Roc dans les Deux Sèvres.

 L'eau qui arrivait par ce tunnel fluvial permettait de faire tourner la roue à coussote du Grand Moulin à eau.

Le partage de l'eau nécessitait un entretien régulier de sa circulation.

 

Le champ du Grand Moulin à vent, moulin qui a disparu.

Le champ du Grand Moulin à vent, moulin qui a disparu.

  Le rôle du moulin à vent était de suppléer le moulin à eau en période de manque d'eau ou de gel.

Dans les Deux-Sèvres, nous avions 466 moulins ! Un moulin pour 150 personnes environ !

Un bel exemple de production locale essentiellement liée au territoire.

En France, 100 000 moulins fonctionnaient en 1809, seulement 1500 moulins en activité en 1981.

 

   Ce petit coin de verdure, arrosé et venté, vivait au rythme des roues et des ailes. Tout près, on y voyait aussi le moulin à eau de La Truite (1 roue) avec son moulin à vent. On y faisait un commerce de meunerie. De la richesse ? Beaucoup de vie et surtout de la joie, même si le travail pouvait être pénible. Dur labeur nécessitant aussi une surveillance soutenue des ailes ou des meules.

 

    Le Grand Moulin à vent a disparu ! Qu'est devenue cette terre qui vibrait autrefois sous le vent et le pas des mules  ? Où chacun apportait les récoltes tant espérées. Un paysan d'aujourd'hui y récolte peut-être les plus beaux épis ! Mais non, ol ét ùn pati , c'est une pâture!

   Des images s'entremêlent, celles de toutes les sortes de graines de blé semées sur notre commune au XVII ème, à proximité de la vigne et des noyers, mais aussi cette image de famine au XVIII ème,  ce cri déchirant qui nous envahit à la lecture des lettres de doléances, nos 16 cultivateurs avec leurs mauvaises récoltes .... l'arrivée au XXème, des machines au service des hommes avec la destruction de nombreux arbres pour laisser passer une mécanisation plus performante et enfin cette image aux couleurs si douces, de champs à perte de vue, où les épis ondulent.

Le moulin à vent de la truite , l'ancêtre de l'éolienne.

Le moulin à vent de la truite , l'ancêtre de l'éolienne.

La famille Larcher , des meuniers de père en fils, se sont succédés .

   Jacques, né en 1816, et sa femme Julie Genet étaient au moulin de l'Epave. Y était aussi, son frère François, né en 1815, marié avec Madeleine Genet. Leur fils, Jean Baptiste, né en1845, avec sa femme meunière Adèle Branger, ont travaillé au Grand Moulin. Puis ce fut au tour du fils, François, né en 1875... Des réseaux familiaux efficaces ! Cette famille Larcher, citée ici, n'est composée que de Christophoriens !

L'avant trtouts naechus içhi !

   Être meunier chez les Larcher, c'était une vocation. On retrouve le nom de Larcher non seulement au Grand moulin, mais aussi au moulin de l'Epave , au moulin de la Roche sur la commune de Cherveux, à Echiré aussi... Mon grand-père, descendant de cette grande famille Larcher, hussard lors de la guerre 14/18, avait bien compris le rôle des moulins pendant ce conflit. Ces moulins n'avaient pas été seulement convertis en sites défensifs, en observatoires, en églises de plein air, avec les ailes en croix ou détruits comme en Alsace ou dans la Somme. L'économie de notre pays a tenu le choc grâce à eux. Cette énergie renouvelable, hydraulique et éolienne, a permis de faire fonctionner un très grand nombre de moulins, autonomes, situés un peu partout en France.

Çhés moulins, pr nousàutres, ol étét notre vivanjhe !

 Moulins  à    Saint Christophe sur Roc dans les Deux Sèvres. Moulins  à    Saint Christophe sur Roc dans les Deux Sèvres.

Boulite, au moulin à eau de l'Epave , où tournait une roue,  permettant la fabrication de 200 kg de farine par jour, en 1809. C'était probablement  le plus ancien de nos moulins.

Cette porte a perdu de sa hauteur lors du rehaussement de la cour.

Nadine et Guy  y ont déposé une auge, témoignage aussi du passé.

 

 

 

 

 

 

Le champ du moulin à Laleu ou l'Aleuf.

Le champ du moulin à Laleu ou l'Aleuf.

   Sur notre commune, nous avions aussi le moulin à vent de l'Houmelière qui fonctionnait en 1809. Il produisait 200 kg de farine à la journée, mais il a disparu.   Notre seigneur de l'Houmelière de Saint Christophe sur Roc, qui a souvent oublié de nous protéger, a disparu aussi !

Nous avions 3 moulins à vent et 3 moulins à eau (sans compter, bien sûr, les moulins produisant l'huile) sur notre commune.

 Moulins  à    Saint Christophe sur Roc dans les Deux Sèvres.

Le moulin à eau de la Truite qui produisait 200 kg de farine par jour.

   Le mot truite vient de trute : un tuyau. Un trutét, ol ét pu riquét. Le trutét était un petit tuyau et la trute était aussi la rigole où se déversaient les pones (les cuves à lessive).

 

 

   Un grand merci à Frédérique Larcher, qui, le jour de notre vide grenier, est venue poser les bonnes questions concernant l'activité de ses ancêtres. Des questions qui donnent envie de trouver ! Adolescente, je me suis toujours demandée pourquoi mon grand-père allait acheter sa farine au moulin à Echiré, alors que tout le monde allait à l'épicerie !

 

Références

Analyse des moulins en 1809

Revue géographique des Pyrénées et du Sud-Ouest      Claude Rivals

ADANE Association pour le Développement de l'Archéologie sur Niort et les environs

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